La rétrospective que le Lieu unique (LU) consacre à Simone et Lucien Kroll aurait pu être un simple hommage à deux pionniers de l’architecture participative.
Patrick Bouchain, à qui l’on en doit l’initiative, annonce d’emblée une entreprise plus complexe : « Toute cette exposition, explique l’architecte, est une affaire de filiation. » De fait, l’événement rassemble trois générations de professionnels également soucieux de confronter la fabrique d’un lieu à ses usagers. Chez Simone et Lucien Kroll, ce souci donne forme depuis les années 1960 à une manière de construire avec les habitants . Contre la standardisation des grands ensembles et le fonctionnalisme, le couple formule d’autres méthodes, qu’il qualifie d’« incrémentales », parce qu’elles supposent l’expérimentation, le bricolage, la « vicinitude » (cette relation de voisinage qui est « l’inverse de la solitude »), et aussi une forme de piratage des routines professionnelles. Exemple le plus célèbre de la démarche Kroll : la « Mémé » à Bruxelles, co-conçue avec les étudiants de l’école de médecine, et dont Bouchain confesse qu’elle fut pour lui « un choc ». Rendre hommage à cette façon généreuse d’ « habiter l’architecture » impliquait de la rendre sensible jusque dans la scénographie de l’exposition. Aux maquettes, citations et plans, vient donc s’ajouter un dispositif vivant et évolutif du collectif Etc – soit un « appartement-témoin » que dix agences sont invitées à investir le temps de l’accrochage. Une affaire de filiation, encore.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Paire de Kroll
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Le Lieu unique, quai Ferdinand-Favre, Nantes (44), www.lelieuunique.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°662 du 1 novembre 2013, avec le titre suivant : Paire de Kroll