Op Art : moteur !

Mais ce qu’offre de réjouissant l’exposition « Quand l’Op Art électrise le cinéma » au Mamac de Nice, concoctée par Hélène Guenin et Pauline Mari, c’est de montrer à quel point, dans les années 1960 et 1970 en Europe, l’art cinétique et l’Op Art se sont immiscés, du fait de leur succès populaire retentissant, partout, y compris dans la rue. Aussi, dans le parcours qui réunit une trentaine de films et plus de cent cinquante œuvres et documents, les visiteurs assistent, avec la présence d’artistes au profil très varié (plasticiens, décorateurs, cinéastes), à un joyeux et électrisant brassage des pratiques artistiques (cinéma, télévision, publicité, mode, design…), sur fond d’échanges et de malentendus entre les diverses disciplines. Des scènes de films pop ou baroques, de Pierrot le Fou à Orange mécanique en passant par Erotissimo, semblent constamment faire des clins d’œil aux plasticiens convoqués : Cruz-Diez, Le Parc, Morellet, Riley, Schöffer, Soto, Takis, Tinguely, etc. Le tout fonctionne d’autant plus qu’Op Art et cinéma, tous deux arts du mouvement et de la lumière, s’accordent parfaitement en ce qui concerne leur visée : démocratiser l’art et déstabiliser la perception, via des jeux visuels euphorisants sans fin. Bref, cette exposition vertigineuse, à la fois savante et divertissante, est à ne surtout pas manquer.