L’Elfstedentocht était la plus grande course de patinage de vitesse au monde. Cette compétition, organisée sur les 200 km de canaux qui relient entre elles onze des vingt communes de la Frise, attirait plus de quinze mille patineurs et des centaines de milliers de spectateurs.
Las. Le changement climatique a mis un terme à cette belle manifestation populaire. La dernière édition s’est tenue il y a un peu plus de vingt ans, en 1997. Pour relancer l’esprit de cette épreuve sportive chère aux Frisons, et relier à nouveau les habitants de ces onze villes et villages, les organisateurs de Leeuwarden 2018 ont imaginé un parcours artistique balisé par onze fontaines. Commandées à des plasticiens de notoriété internationale dont Mark Dion et Jean-Michel Othoniel, elles ont été inaugurées le 18 mai en présence des artistes. À Sloten, Lucy & Jorge Orta ont installé une sculpture de 5,3 m figurant une jeune fille perchée sur les épaules d’un homme qui se tient debout sur des seaux d’eau, jerricans et autres barils. La demoiselle tient dans sa main un vanneau huppé, une espèce d’oiseau menacée par l’agriculture industrielle. « C’est un projet extraordinaire qui témoigne de la capacité d’une collectivité d’investir de l’argent public au service du bien commun avec une vision du long terme », insiste Jorge Orta. À Leeuwarden, une sculpture de Jaume Plensa de 7 m (Love) a pris place sur la place de la gare. À Sneek, capitale des sports nautiques de la Frise, Stephan Balkenhol a imaginé un homme perché sur un globe doré tenant entre ses mains une corne d’abondance de laquelle s’écoule l’eau, symbole de vie.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°714 du 1 juillet 2018, avec le titre suivant : Onze fontaines symboles de vie
