Le XXe siècle étant enfin derrière nous, on peut l’appréhender dans sa totalité contradictoire. Cette collection de design réunie par Madame David M. Stewart et donnée depuis un an au Musée des Beaux-Arts de Montréal, est articulée sur l’esthétique du plaisir dans le design, bannissant ainsi tous les mouvements qui ont écarté l’ornement et le décoratif, bref les mouvements modernistes, rationalistes ou minimalistes. C’est l’histoire de l’éternelle bataille entre l’art décoratif et le design. Il faut bien sûr s’entendre sur les mots, oublier que le modernisme a pu, aussi, procurer du plaisir, mot qui se rattache ici forcément à la fantaisie, l’excès, l’humour, et qui ne se souvient que de l’Art Nouveau ou l’Art Déco, le Pop Art, Memphis ou le postmodernisme. Ces mouvements antinomiques ont toujours coexisté ou se sont succédé. On peut alors rapprocher avec jubilation les couchers de soleil métaphysiques de De Chirico à celui du canapé de Gaetano Pesce Coucher de soleil sur New York, la lampe Cobra de Tom Dixon (1987) au lampadaire Tentation d’Edgard Brandt (1925), les crocus d’Émile Gallé avec des imprimés de Raoul Dufy... Cette collection aux pièces choisies avec intelligence, sussure, avec plaisir, que l’ornement n’est pas forcément une fioriture, mais un autre regard, plus ludique, sur les objets.
BOULOGNE-BILLANCOURT, Espace Landoswski, jusqu’au 17 décembre, cat. Musée des Arts décoratifs de Montréal/Flammarion, 395 F.
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Objets du plaisir
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°522 du 1 décembre 2000, avec le titre suivant : Objets du plaisir