On a souvent considéré que les sujets des tableaux de Philippe Mayaux – natures mortes, paysages, portraits... – avaient un caractère kitsch, une propension à volontairement se situer entre le style naïf, le réalisme, l’abstraction et le conceptuel, et, à juste titre, c’est finalement la dénomination de « peinture surréalisante » qui lui conviendrait le mieux. Comme dans la peinture surréaliste, mais avec des références actuelles – images télévisuelles, mangas japonais, univers de la consommation, cinéma de science-fiction –, Mayaux effectue des montages d’éléments biomorphes, mécaniques, animaux, comme si ces objets représentés n’étaient que de mauvais rêves retransposés sur la toile. Images de malaise qui déchirent en quelque sorte la poche de l’inconscient personnel et collectif, et envers lequel, à force de refoulements, nous ne savons plus véritablement ce qui nous appartient en propre et ce qui nous est imposé par les imageries en tous genres. Par ailleurs, l’univers plastique de Mayaux tend dans le même temps à opérer « une mise à mort du réel », mais de quel réel peut-il alors s’agir ? Dans cette exposition, ce sont pour ainsi dire des tableaux en trois dimensions qui nous sont présentés, des « objets-peintures » tirés du quotidien et qui, parce que sans doute très proches de notre vie courante, nous donnent cette désagréable sensation d’être simultanément connus et invraisemblables.
REIMS, FRAC Champagne-Ardenne/Le Collège, jusqu’au 22 août.
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Objets discordants
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°508 du 1 juillet 1999, avec le titre suivant : Objets discordants