NEW YORK / ÉTATS-UNIS
Connu véritablement dès le milieu des années 30 à New York, le surréalisme connaîtra un regain d’intérêt de la part des futurs peintres de l’expressionnisme abstrait, lorsqu’une vague importante d’artistes et d’écrivains appartenant au mouvement parisien déferle dans la capitale culturelle des États-Unis.
Au gré des exils, entre 1939 et 1941 arrivent ainsi Roberto Matta, André Breton, André Masson, Yves Tanguy, Max Ernst. Ces derniers vont influencer esthétiquement et plastiquement l’avant-garde new-yorkaise qui, mis à part quelques artistes tels que Stuart Davis ou Gerald Murphy, et malgré les nombreuses expositions d’art moderne européen sur le sol américain (l’Armory Show en 1913), n’a pas encore accompli à l’époque le tournant qui fera d’elle l’un des phares de l’art moderne durant les années 50 et 60. Véritable vol de l’idée d’art moderne selon les uns, mythe européo-centrique selon les autres, l’apport surréaliste à l’art américain, supposé ou réel, mérite que l’on examine les enjeux de ces échanges et influences, d’ailleurs reconnus par les peintres américains. D’autant que l’une des principales revendications des artistes et critiques américains est de délaisser la problématique de l’inconscient et de rechercher plutôt la libération du geste, l’action du corps sur la toile, l’expression de son « paysage intérieur ». Thèmes souvent abordés par les surréalistes, par exemple lorsque Breton parlait dans un numéro de la revue Minotaure, publié en 1939, de la volonté de remplacer la peinture traditionnelle par l’« œuvre d’art-événement ». La présente exposition propose une relecture de cette période riche en bouleversements, mettant en perspective les liens qui se sont tissés de 1939 à 1946 entre les surréalistes et les expressionnistes abstraits.
STRASBOURG, Musée d’Art moderne, jusqu’au 27 août.
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New York surréaliste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°517 du 1 juin 2000, avec le titre suivant : New-York surréaliste