La Dia Art Foundation présente dans son espace de Chelsea la plus importante rétrospective du plasticien choletais depuis plus de trente ans aux États-Unis.
Une de ses installations, No End Neon (1990/2017), déployée dans le fabuleux bâtiment industriel de « La Mecque » du minimalisme à Beacon, a rejoint la collection permanente. Désormais représenté aux États-Unis par la Galerie Lévy Gorvy, son estate devrait connaître une réévaluation sur le plan critique et commercial. Cette consécration, François Morellet en rêvait, lui qui fut l’ami d’Ellsworth Kelly et proche de l’esprit d’un Sol LeWitt ou d’un Dan Flavin. Disparu en 2016, il n’aura pu la voir.
Elle marque un pas de géant dans la reconnaissance de son œuvre outre-Atlantique, démonstration parfaite de la créativité sans cesse renouvelée de ce pionnier de l’abstraction géométrique, dont la dernière exposition américaine remonte à 1984, à Buffalo, puis à Brooklyn et Miami.
Suivant un accrochage chronologique, la sélection d’une quarantaine d’œuvres de 1952 à 2017 met en exergue sa richesse d’invention conceptuelle et formelle, de ses premières toiles du début des années 1950 (travail de répétition de lignes, trames, dans une logique sérielle) à ses « petits systèmes » utilisant tantôt les numéros de l’annuaire téléphonique, le nombre Pi ou le principe du hasard. Suivent les pièces associées au GRAV (Groupe de recherche d’art visuel), dont il fut l’un des membres fondateurs. Enfin, sa réflexion sur la déconstruction de la peinture, jusqu’aux dernières installations, synthèses de son art. Morellet y apparaît en alter ego des plus grands. Ce n’est que justice.
« François Morellet »,
Dia Art Foundation, Chelsea, 535, 541 and 545 West 22nd Street, New York (États-Unis), www.diaart.org
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°710 du 1 mars 2018, avec le titre suivant : À New York, la consécration Morellet