En 1995, la bibliothèque du Vatican et le palazzo Venezia organiseront deux expositions en l’honneur du quatrième centenaire de la mort de saint Philippe Néri (1515-1595), figure majeure de la Contre-Réforme. L’occasion de redécouvrir le célèbre portrait du fondateur de l’Institut de l’Oratoire par Guido Reni.
ROME - Fondateur, en 1575, de la congrégation de l’Oratoire, ami et conseiller de plusieurs papes, confesseur, en 1590, du pape Clément VIII, Philippe Neri fut l’artisan de sa réconciliation avec le roi de France Henri IV. Symbole de la puissance du monde catholique durant la seconde moitié du XVIe siècle, il mourut à Rome le 26 mai 1595.
Canonisé par Grégoire XV en 1622, alors que les oratoriens, appelés "Filippini" en Italie, étaient parvenus à exercer leur influence à Rome puis à Naples, en Autriche, en Espagne et en Amérique latine ensuite. En France, en 1611, le cardinal de Bérulle fonde l’Oratoire de France sur le modèle italien. Sous Louis XIV, les plus célèbres oratoriens seront Malebranche et Massillon. L’ordre, rétabli en France en 1920, possède le collège Massillon à Paris.
De nombreuses manifestations marqueront ce quatrième centenaire de la mort de saint Philippe Neri. Un symposium d’historiens se réunira à Fano, petit port de la côte adriatique, où San Pietro in Valle, une église des oratoriens, vient d’être restaurée.
La bibliothèque du Vatican présentera la bibliothèque de Philippe Neri à l’oratoire des Filippini : ses ouvrages, les traductions de ses livres et une collection de dessins de Guido Reni et de son école, provenant de la Bibliothèque Valicelliana. Une exposition qui aura lieu à Naples ou à Rome, soit dans l’église San Girolamo, soit à Sainte Marie de Vallicella ou bien encore à Saint Jérôme de la Charité.
Triomphe de la grande peinture décorative
À Rome, le 26 mai, sera inaugurée une grande exposition au palazzo Venezia, organisée par la surintendance des Biens artistiques et historiques de Rome. Elle regroupera un ensemble remarquable de cent trente œuvres – tableaux, gravures et dessins –, provenant de collections italiennes et étrangères. Les premières salles seront consacrées à l’iconographie officielle de Philippe Neri, illustrée ici par les dessins de Ciamberlanno et par deux portraits de Philippe Neri par Niccolo Circignani, dit Pomarancio.
Le célèbre portrait de Neri par Guido Reni, autrefois dans la chambre de Neri, sera également exposé. Cette première partie témoignera du triomphe de la grande peinture décorative de Carlo Maratta, de Luca Giordano, de Giambattista Piazzetta, de Tiepolo et de Pompeo Batoni. La seconde illustrera les relations de l’Oratoire avec le cardinal Baronio et le cardinal Tarugi, qui fonda l’ordre des Girolamini à Naples. Les œuvres majeures des artistes dont ils furent les commanditaires ont été prêtées pour l’exposition.
On admirera la Chute de Simon le Magicien de Francesco Vanni, le grand retable peint sur ardoise restauré pour cette exposition, la Madone du Rosaire de Senigallio et Sainte Cécile et saint Valérien de Guido Reni. La dernière partie de l’exposition témoignera du regain d’intérêt que connurent les oratoriens au XVIIIe siècle. Le palazzo Barberini prêtera le Saint Philippe Neri d’Alessandro Algarde, et des objets liturgiques, chasubles et reliquaires. Une visite des divers monuments conservant le souvenir des oratoriens est prévue.
À Rome, l’église de la Trinita dei Pellegrini, en restauration depuis des années, sera incluse dans ce parcours ainsi que San Girolamo della Carità, habituellement fermée au public. Mais pour découvrir la Descente de croix (1604) du Caravage, il faudra aller à la Pinacothèque du Vatican.
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Neri croqué par Reni
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°11 du 1 février 1995, avec le titre suivant : Neri croqué par Reni