Des installations composites, constituées de matériaux bruts (armatures métalliques, bois, plastique, tissus…), forment comme autant d’îlots où viennent se greffer des vidéos, le tout s’apparentant à un dispositif labyrinthique qui proposerait une expérience fragmentée de la vision ; Mihnea Mircan, curateur de l’exposition, note : « Les œuvres vidéo de Neïl Beloufa ne déconstruisent pas tant les conventions filmiques qu’elles ne les défont, démontant puis réassemblant le dispositif cinématographique pour produire de nouvelles continuités. »
Pour sa deuxième grande exposition monographique dans une institution française (après celle du Palais de Tokyo en 2012), le jeune Neïl Beloufa, diplômé des Beaux-Arts de Paris et du Studio Le Fresnoy, nous fait entrer, au sein de la Fondation Ricard, dans des espaces modulaires, véritables « théâtres dans le théâtre », qui invitent le visiteur à visionner une ou plusieurs vidéos dont le scénario se confronte ou se mélange aux éléments disposés dans l’espace environnant. Situations enchâssées, impressions palpables de déjà-vu ou de déjà-vécu, effets de miroir, jeux de rôle : ces vidéos, produisant une vibration hypertrophiée d’images, plongent le spectateur dans un dédale de « salles de projection » qui mime avec finesse la jungle des signes de notre monde médiatisé. La combinaison de diverses dichotomies (réalité/fiction, cause/effet, présence/absence) raconte le monde, ses rêves comme ses mensonges. On en vient, si l’on accepte de s’égarer dans ce torrent d’images et de mises en situation, à déconstruire nos systèmes de croyances et nos idées préconçues.
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Neïl Beloufa, dans la jungle des signes
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°668 du 1 mai 2014, avec le titre suivant : Neïl Beloufa, dans la jungle des signes