D’où vient l’obsession de Ravage pour l’Empire ? Selon ce duo de designers hollandais installés en France depuis 1976, Napoléon offre « un condensé des possibilités humaines, dans la gloire comme dans l’échec, dans la grandeur comme dans la petitesse ». C’est en tout cas le point de départ pour un exercice érudit de création à quatre mains.
Pourtant, si les deux hommes puisent largement dans l’Empire les thèmes et motifs de leurs œuvres, ils se défendent d’être les designers officiels, bien qu’à titre posthume, de la famille Bonaparte. L’exposition qui leur est consacrée, et qu’ils scénographient à la bibliothèque Marmottan devrait même faire grogner quelques grognards. Sur la vaisselle, le mobilier, les bijoux, les miroirs et les tableaux créés par le duo, l’Empereur et les siens sont en effet croqués avec une pointe de malice, sinon d’ironie.
L’humour qui se dégage des cent quatre-vingts pièces exposées à Boulogne-Billancourt tient d’abord au style Ravage. Un style qui confinerait au pastiche du répertoire Empire si les deux créateurs n’avaient pris le parti – « pour être mieux compris », disent-ils – de laisser chaque effigie à l’état d’ébauche. Figurez-vous le clan Bonaparte décliné en personnages de bande dessinée…
Mais l’ironie de Ravage s’exerce aussi dans sa représentation de l’épopée napoléonienne. Revendiquant la dualité et l’ambivalence comme les fondements de leur travail, les deux designers font de la geste impériale une illustration des travers du pouvoir et des horreurs de la guerre.
« Ravage. Empires... et mieux ! Deux créateurs face à Napoléon », Bibliothèque Paul Marmottan, 7, place Denfert-Rochereau, Boulogne-Billancourt (92), www.marmottan.com, jusqu’au 29 mai 2010.
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Napoléon « ravagé »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°624 du 1 mai 2010, avec le titre suivant : Napoléon « ravagé »