L’art de Brigitte Nahon est un véritable défi aux lois élémentaires de la résistance, de l’équilibre et de la pesanteur. Il puise sa source à l’aune d’un perpétuel dépassement. Tout procède chez elle de la mise en exergue d’une fragilité, comme s’il s’agissait encore une fois d’affirmer que toute œuvre relève du biographique. À l’image de sa personnalité, en effet, sa création cultive le paradoxe, l’extrême, le risque, l’éphémère, le permanent, l’énigme. Ses sculptures, faites de fils tendus et dénudés jusqu’à ne plus laisser apparaître qu’un seul fil – le dernier juste avant l’irrémédiable chaos – sont autant de constructions au bord d’une vanité. Comme il en est de tout sculpteur digne de ce nom, le vide est ce qui fascine le plus Brigitte Nahon. Dans ces muraux faits de bocaux de verre emplis d’eau qui réfléchissent à l’infini l’espace.
Dans ces dessins dont les entrelacs tentent de le cerner. Dans ces suspensions de billes de verre prises au piège d’un réseau de fils tendus entre deux murs. Et comme il en est de toute sculpture, c’est ce rapport d’altérité qui intéresse l’artiste.
PARIS, galerie Jérôme de Noirmont, jusqu’au 10 novembre.
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Nahon, éloge du dépassement
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°511 du 1 novembre 1999, avec le titre suivant : Nahon, éloge du dépassement