Musée & Frac, dialogue de collections

En matière de décentralisation artistique, la Bretagne a été parmi les toutes premières des Régions à mener une politique active sur le terrain. Avant même la fin des années 1970, elle s’était dotée d’un poste de conseiller chargé de diffuser et de promouvoir la création contemporaine et, dès 1981, d’un fonds d’art contemporain propre, devançant ainsi la naissance des FRAC. D’emblée, celui de Bretagne s’est déterminé pour un ancrage historique des collections et l’acquisition d’œuvres de références, en privilégiant notamment le mode pictural.
Si l’institution bretonne ne dispose pas de locaux d’exposition propres, c’est qu’elle n’a de cesse de développer une politique de décentralisation à l’intérieur même de la Région. À preuve, l’exposition qu’elle présente cet été – « Dialogue de collections » – en partenariat avec le musée des Beaux-Arts de Brest, là même où elle fit en 1984 sa première prestation fondatrice, consacrée à Charles Estienne, une idée de nature. Présent dans la collection avec une œuvre constituée de cinq éléments tout en hauteur, faits de papier imprégné de sel, de citron, de miel et d’acrylique rouge, Jean-Pierre Bertrand a été sollicité pour être le commissaire de l’exposition estivale. Invité à porter son regard sur les collections du musée et à orchestrer un dialogue avec celle du FRAC, il a choisi de montrer un ensemble d’œuvres d’artistes aussi divers qu’Armleder, Bonnefoi, Fisher, Lemée, Maurige, Salerno et Walther. Si son choix témoigne d’une double ouverture d’esprit, celle d’une collection et celle de son propre regard, il est l’occasion d’une confrontation prospective entre deux collections qui sont historiquement parentes.