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Muriel Toulemonde, entre art et science

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 décembre 2000 - 252 mots

Bien qu’elle soit originaire de Lille, qu’elle vive et travaille à Paris, Muriel Toulemonde fait à Nice sa première exposition personnelle en France. Apparue sur la scène artistique nationale depuis quelques années dans différentes manifestations marquantes comme « Instants donnés » à l’ARC ou « Nous nous sommes tant aimés » à l’École des Beaux-Arts de Paris, cette artiste a d’emblée retenu l’attention par sa démarche et son questionnement singulier sur le thème du corps. Elle met plus particulièrement en évidence la confrontation du corps biologique et du corps technologique dans des pièces tant photographiques que vidéos. Puis, reprenant à son compte un sujet longtemps prisé par les artistes mais totalement absent d’une iconographie contemporaine, le cheval, elle a réalisé toute une nouvelle série de travaux à propos de scènes de thérapies hippiatriques. D’une étonnante force d’expression, ces images montrent l’animal dans différentes postures, tantôt immobilisé, bridé et anesthésié, tantôt en pleine course sur un tapis roulant. Celles qu’elle présente à Nice, issues de la série photographique intitulée Anästhesie, nous révèlent un monde aseptisé inattendu. Quelque chose de théâtral y est à l’œuvre, entre fiction et documentaire. Le cheval y est le héros malgré lui, rendu à l’état d’objet et livré à d’étranges manipulations quasi rituelles. Des images ambiguës qui sont exactement à l’inverse de celles d’un artiste comme Hermann Nitsch, tant par leur contenu que par leur aspect clinique, et auxquelles les séquences vidéos font contrepoint par une façon outrée de course sans fin.

NICE, galerie Françoise Vigna, jusqu’au 13 janvier.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°522 du 1 décembre 2000, avec le titre suivant : Muriel Toulemonde, entre art et science

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