Rire est le propre de l’homme, Aristote a définitivement réglé la question. Homo risibilis, le Moyen Âge la résume en deux mots.
À l’époque, agrément du savoir-vivre, le rire est un plaisir fait pour se divertir, non pour se moquer. Entre les fabliaux facétieux, les sermons joyeux et les contes dévôts, les lecteurs trouvent dans les textes matière à sourire et plaisanter. Durant la Renaissance, les savants étudient avec délectation ce phénomène à la fois physique et psychique. En 1579, Laurent Joubert, un médecin, constate dans son Traité du ris « qu’après une longue risée, on sant douleur au vantre ». Le comique prend souvent les femmes pour cible, raillant leur coquetterie, leurs cancaneries et leur rouerie. Ainsi, l’auteur des Quinze Joyes de mariage, ouvrage moral autant que satyrique, estime que l’homme qui les écoute est « pris dans la nasse ».
Au Décaméron et à ses narrations à l’italienne répond l’Heptaméron et ses nouvelles à la française. Deux siècles plus tard, Rabelais, avec son riche trésor de mots, fait dialoguer derrière les « folâtreries, menteries et gaudisseries » la sagesse et la folie. Sa « belle humeur » inspire l’humour du sieur Cabotin dont les tours sont repris dans un Abrégé dédié aux beaux esprits.
Parmi la soixantaine d’ouvrages présentés, provenant du « cœur précieux » de la bibliothèque du duc d’Aumale, beaucoup sont ornés d’enluminures, frontispices, lettrines, bois gravés et vignettes, délicates œuvres d’art rehaussant l’intérêt littéraire de ces pages.
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Mort de lire !
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°658 du 1 juin 2013, avec le titre suivant : Mort de lire !