Monet regarnit les caisses

LONDRES - La Royal Academy (RA) devrait connaître une affluence comparable à celle du Musée de Boston pour cette monographie qui présente quatre-vingts toiles exécutées entre 1900 – Monet a soixante ans – et 1926, année de la mort de l’artiste. Fin décembre, près de 100 000 personnes avaient déjà acheté leur billet d’entrée, un chiffre record pour l’Angleterre. L’organisation de cette exposition devrait coûter 1,3 million de livres sterling (12 millions de francs) à la Royal Academy. Il s’agirait d’une des manifestations les plus onéreuses jamais orchestrées par la RA. La forte fréquentation attendue, le prix élevé des billets d’entrée (9 livres) et les deux nocturnes prévues les vendredis et samedis devraient néanmoins dégager de confortables bénéfices. La Royal Academy, à la différence du Boston Museum soutenu par le Fleet Financial Group à hauteur de 1,2 million de dollars (environ 6 millions de francs), montre peu d’empressement à révéler la contribution de leur mécène, Ernst & Young. Nymphéas (1904), une des toiles prêtées à Boston par le Musée des beaux-arts de Caen, ne figurera pas dans l’exposition londonienne. Des héritiers du marchand et collectionneur parisien Paul Rosenberg ont revendiqué la propriété de ce tableau qui était, selon eux, entre les mains de leur famille jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale, avant que Joachim von Ribbentrop, le ministre nazi des Affaires étrangères, ne s’en empare en 1941.

La version française du catalogue, rédigé sous la direction de Paul Tucker, est publiée par Flammarion (314 p., 160 ill., 198 F).