Il est difficile d’imaginer la solitude et le dénuement endurés par Claude Monet (1840-1926) les trente premières années de sa vie de peintre, tant il incarne aujourd’hui la majestueuse figure tutélaire de l’impressionnisme triomphant.
Lors de ses débuts éprouvants, il survécut grâce à la générosité de ses amis, parmi lesquels Manet, qui l’a toujours fidèlement encouragé en lui achetant des toiles. Le bout du tunnel commence à apparaître à partir de 1889, à la suite de l’exposition « Monet-Rodin » à la galerie Georges Petit. Mais les débuts de Monet, si difficiles, n’en furent pas moins étonnants de maîtrise picturale absolument contrôlée et affirmée, ainsi qu’en témoignent de nombreuses toiles montrées à la Fondation Gianadda. Plus de la moitié des œuvres de l’exposition sont en effet postérieures à 1889. La Seine à Argenteuil (1874), La Débâcle (1882) et Les Pivoines (1887) révèlent non seulement cette sensibilité aux frémissements de la lumière que tous s’accordent à reconnaître au maître de Giverny, mais peut-être plus encore cette souveraine autorité à placer la touche de couleur sans jamais perdre de vue la cohésion de l’ensemble.
Vingt-cinq tableaux proviennent des collections du Musée Marmottan-Monet de Paris et une quarantaine des collections privées et des musées suisses, parmi lesquels certains n’ont pas été montrés depuis plusieurs décennies. De plus, présentée pour la première fois en Suisse, une sélection de quarante-cinq estampes japonaises issues de la collection personnelle de Monet témoigne de son amour et de sa connaissance des « images du monde flottant » (Ukiyo-e) [lire L’œil n° 586].
Fondation Pierre Gianadda, rue du Forum 59, Martigny (Suisse), www.gianadda.ch, jusqu’au 20 novembre 2011.
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Monet en exil
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°637 du 1 juillet 2011, avec le titre suivant : Monet en exil