Xxe Siècle - Ceci est devenu une habitude : associer deux artistes le temps d’une exposition.
Pour des musées consacrés à un seul artiste – ici, il s’agit de celui de Zadkine, logé dans son atelier –, c’est une manière de proposer un nouveau regard sur une œuvre à travers un dialogue entre deux créateurs. Comment rapprocher l’œuvre d’Ossip Zadkine (1888-1967), hiératique et puissante, inspirée par la mythologie, de la séduction qui émane des formes aux contours arrondis et empreintes d’une certaine douceur propre à Amedeo Modigliani (1884-1920) ? La rencontre entre eux organisée par Cécilie Champy-Vinas, directrice du musée, et Thierry Dufrêne, historien de l’art, ne semblait pas évidente même si les deux artistes sont arrivés à Paris, capitale de l’avant-garde, à quelques années d’écart – Modigliani d’Italie en 1906 et Zadkine de Biélorussie en 1910 –, s’ils admirent tous deux Constantin Brancusi et fréquentent le quartier de Montparnasse. Cependant, le visiteur parvient à déceler des affinités entre les deux artistes. L’un et l’autre empruntent au cubisme une manière de réduire le corps à ses lignes de force, de concilier la singularité de la figure humaine et la perfection d’une forme idéale, mêlant ainsi la représentation de l’être et la puissance abstraite de la ligne. Un témoignage de leur amitié demeure : le portrait de Zadkine réalisé par son confrère. Mais cette amitié s’interrompt tôt et définitivement : en 1915, Zadkine s’engage dans la Légion étrangère, et en 1920, Modigliani meurt prématurément.
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Modigliani chez Zadkine
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°783 du 1 mars 2025, avec le titre suivant : Modigliani chez Zadkine