Dans un premier temps, le spectateur semble n’avoir, devant les yeux que le spectacle d’un simple fond uni, mat et de couleur verte, sur laquelle auraient été enregistrées, dans la même couleur, mais légèrement plus claires, les marques qu’auraient pu laisser, à son apogée, le bout d’un serpentin, d’un fouet, ou d’un lasso. D’une épaisseur de deux ou trois centimètres seulement, mais suffisamment imposantes pour donner l’impression de claquer dans le vent. Comme si elles étaient face à un miroir, incapables de sauver leur moindre souvenir. Plus loin, le nez collé dessus, au centre du tableau. Subitement, les marques laissées par notre serpentin se mettent à virer au rose, puis au violet. Extrêmement lumineuses, comme une comète. Presque fluo. C’est le moment où l’on comprend qu’il n’y a jamais eu de vent, de serpentin, ni de lasso mais simplement de la peinture, laissée par un pinceau. Avant de terminer sa course, à l’autre extrémité du tableau : au repos, presque silencieuse. Comme un objet mort, soudain muet, qui nous aurait tout dit. Attentif, depuis toujours, à ce que sa peinture réponde aux jeux de surface et aux effets d’apparition et de disparition, Mitja Tusek, né en 1961, à Maribor (Slovénie), poursuit très placidement son chemin. Vers une épure, toujours plus grande du geste. Anonyme. Sans qualités. Froid. Presque muet. Comme s’il n’y avait rien à démontrer.
NOISY-LE-SEC, La Galerie, jusqu’au 18 novembre et PARIS, galerie Nelson, jusqu’au 21 octobre.
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Mitja Tusek, au fouet et au lasso
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°520 du 1 octobre 2000, avec le titre suivant : Mitja Tusek, au fouet et au lasso