Michel Poletti : co-directeur de la galerie Univers du bronze, à Paris

Isabelle Manca : Quel est l’artiste animalier le plus populaire de votre galerie ?
Michel Poletti : Nous présentons à la galerie Univers du bronze des artistes animaliers de 1830 à 1930, de Barye à Pompon ; Barye est incontestablement le plus populaire. Trois de ses œuvres : Le Cheval turc, L’Éléphant du Sénégal et Le Lion qui marche font partie des pièces les plus demandées. Mais chaque sculpteur a sa spécialité, ses best-sellers : les ours pour Fratin, les chiens pour Mène, etc.

I.M. : La sculpture animalière continue-t-elle de séduire les collectionneurs ?
M.P. : Elle était un peu passée de mode jusqu’à la fin années 1970. Depuis, elle connaît un regain d’intérêt. Elle s’adresse à une clientèle très variée : des collectionneurs, mais aussi des chasseurs qui aiment y retrouver une évocation de leurs chiens et du gibier, ainsi que des propriétaires de chevaux qui apprécient d’avoir une représentation de leur animal chez eux. Très souvent, l’art animalier repose sur un lien affectif.

I.M. : Quelles sont les grandes tendances de la sculpture animalière ?
M.P. : On recherche dans les pièces du XIXe siècle une veine naturaliste et expressive. Les amateurs de sculpture du XXe siècle recherchent davantage une représentation plus lisse et épurée et privilégient la faune exotique et féroce, comme la panthère. Depuis quelques années, on assiste à l’essor de la sculpture marine. Une nouvelle clientèle, relativement jeune et qui pratique la plongée sous-marine, nous demande de plus en plus de sculptures de poissons et même de mollusques comme Le Poulpe d’Umberto, qui rencontre un vif succès.