Célèbre pour ses écrits – un premier volume de ses poèmes et essais vient d’être publié aux éditions de La Pléiade – Henri Michaux (1899-1984) est aussi réputé pour sa production artistique. C’est sans doute « le meilleur tachiste », surpassant même Jackson Pollock, dira de lui Francis Bacon. Michaux se tourne vers le dessin et l’aquarelle dès 1925, par défiance à l’égard de l’écriture et du langage. « Né, élevé et éduqué dans une culture et un environnement purement verbaux, j’ai peint pour m’affranchir ». Son œuvre plastique est entièrement portée à l’introspection et poursuit la même ambition que son œuvre littéraire : mettre au jour les « puissances du dedans ». Pour ce faire, l’artiste utilise une technique rapide, encre ou aquarelle, en « all over ». Profondément influencé par les surréalistes, il utilise la méthode automatique en « laissant aller la main », souvent aidé par l’usage de stupéfiants. Pour commémorer le centenaire de la naissance de l’artiste, la Whitechapel rassemble une centaine d’œuvres regroupées en trois sections : calligraphies, aquarelles, dessins sous mescaline. Signes griffonnés de manière obsessionnelle ou violentes taches d’encre jetées sur le papier, on sent poindre derrière ces œuvres profondément expressionnistes l’anxiété de Michaux et sa révolte face à l’hostilité du monde.
LONDRES, Whitechapel Art Gallery, jusqu’au 25 avril.
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Michaux, poète tachiste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°504 du 1 mars 1999, avec le titre suivant : Michaux, poète tachiste