En entrant dans la galerie, vous vous retrouvez soudain nez à nez avec un groupe de « canards », tenant chacun à ses côtés un avion et toisant un groupe d’étranges créatures hybrides, de taille humaine, mêlant les caractères de l’ours, de l’éléphant et du poulet. Drôles ou inquiétants, ils symbolisent le monde de François Mezzappelle. Est-ce l’influence de la sculpture anglaise, que l’artiste a étudié un an au Royal College, ou de ses souvenirs d’enfance bercés par les lectures de Lewis Carroll ? Est-ce encore une nostalgie primitive qui lui fait réconcilier règne humain et animal ? Il pratique en tout cas, depuis plus de vingt ans, la métamorphose à partir de l’amalgame des deux et joue sans cesse de la proximité et de l’écart entre les deux espèces. Mezzapelle crée un monde ludique, plein d’humour et de dérision. Les monstres ont toujours un côté inachevé, un air balourd et emprunté, qui les rend comiques. « D’ailleurs, on a parfois l’impression qu’ils nous sourient pour s’excuser d’être aussi bêtes. », écrit le critique d’art marseillais Alain Paire. Ils sont grands, impressionnants, bedonnants, bien ancrés sur leur socle, mais semblent évidés, aussi légers que du carton pâte. L’artiste évoque par là le problème du poids et de la gravité en sculpture, mais le fait paradoxalement avec légèreté.
Galerie Baudoin Lebon, 11 mars-10 avril.
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Mezzapelle au pays des merveilles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°504 du 1 mars 1999, avec le titre suivant : Mezzapelle au pays des merveilles