PARIS
Art Contemporain - Exposée à la 57e Biennale de Venise en 2017 dans le pavillon du Liban, l’installation monumentale du compositeur et plasticien Zad Moultaka plonge les visiteurs dans un univers de violence sur fond de mystérieux chants « archaïques ».
Conçue comme un sanctuaire primitif, l’installation s’articule autour d’un moteur Rolls-Royce qui équipe les avions bombardiers britanniques, dressé telle une divinité au centre de la pièce. Un rideau de pièces de monnaie libanaises constitue le principal décor qui s’anime de lueurs bleutées, dorées, rouge sang. De la mosaïque byzantine aux reflets de la Méditerranée, ce dispositif évoque habilement les cultures du Moyen-Orient. Mais ce sont les chants et les récitations qui constituent le cœur de cette installation étrange : l’artiste a « inventé » une langue à partir d’éléments sumériens et akkadiens (langues mortes de Mésopotamie). Un chœur archaïque récite donc des lamentations qui rythment les variations d’éclairages, tel un chœur de tragédie grecque classique. L’œuvre qui dure une douzaine de minutes est répétée en boucle pendant les horaires d’ouverture. Les visiteurs peuvent rester aussi longtemps qu’ils le souhaitent pour s’imprégner de l’atmosphère sonore de belle qualité. Sans connaître les langues, les visiteurs comprennent par les jeux de lumière et de rythme qu’il est question de violence et de guerre, jusqu’à l’explosion et l’effusion de rouge. Une voix d’enfant clôt le cycle sur un message d’espoir en arabe, adapté du poème sumérien « Lamentation sur la ruine d’Ur » (2000 avant J.-C.). Volontairement intemporelle, l’installation reste néanmoins d’actualité au vu de la situation au Proche-Orient.
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Mélopée de la guerre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°783 du 1 mars 2025, avec le titre suivant : Mélopée de la guerre