Si la peinture est le point de départ de son art, la sculpture est perçue par Matisse comme complémentaire : « Pour exprimer la forme, je me livre parfois à la sculpture qui me permet, au lieu d’être placé devant une surface plane, de tourner autour de l’objet pour mieux le connaître.
» L’exposition « Métamorphoses » du Musée Matisse de Nice porte essentiellement sur la méthode artistique que l’artiste a appliquée pour quasiment toutes ses principales sculptures : la progression formelle. La Serpentine, chef-d’œuvre absolu, devient par la ciselure et par une stylisation radicale à la lisière de l’abstraction, une sculpture transparente, en creux, une arabesque linéaire dessinée dans l’espace. Parmi les cinq bronzes de Jeannette (1910-1913), les modifications d’un buste à l’autre sont extraordinaires et préfigurent les métamorphoses subies par la série des quatre Nu de dos. Près d’un quart de siècle sépare le premier Dos du dernier, mais Matisse a travaillé chaque nouvel état à partir du plâtre du précédent, ce qui donne son unité à cette série qui n’est en fait qu’une seule et même sculpture passée par plusieurs états. Ce processus de transformation est aussi tangible dans la peinture de Matisse. Son œuvre sculpté compte quatre-vingt-quatre pièces, un ensemble en dialogue constant avec ses tableaux.
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Matisse sculpteur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°735 du 1 juillet 2020, avec le titre suivant : Matisse sculpteur