À l’instar de nombreuses femmes artistes, Mary Cassatt (1844-1926) est perçue comme un peintre sentimental spécialisé dans les mères et les enfants. Judith Barter, commissaire de son exposition de Chicago, voit surtout en elle une féministe active du XIXe siècle.
CHICAGO. “C’est la première grande exposition qui soit consacrée à Mary Cassatt depuis trente ans, déclare Judith Barter, directrice du département des arts américains à l’Art Institute. Nous avons découvert quelques œuvres inédites. En étudiant sa correspondance, nous avons pu retrouver les titres originaux qu’elle avait donnés à ses tableaux, qui sont nettement plus terre à terre que les titres mièvres qu’on leur a plus tard attribués”. Pour Judith Barter, l’intérêt que Mary Cassatt portait aux enfants s’inscrit dans la campagne de régulation des naissances lancée en France après la guerre franco-prussienne. “Les Français ont toujours été très soucieux de leur taux de natalité. Mais, à l’époque, ils voulaient surtout créer une nation forte pour se mesurer aux Allemands. C’est également à cette époque que Louis Pasteur tentait de fabriquer du lait stérilisé”.
Mary Cassatt, Américaine expatriée, appartenait à la classe oisive de la côte Est. Partie étudier à Paris en 1868, elle s’était définitivement installée dans le quartier moderne de Saint-Lazare en 1874. De son vivant, sa peinture était davantage connue en France, où elle avait été exposée avec les impressionnistes. Néanmoins, l’artiste s’est fait un devoir de ramener aux États-Unis des œuvres importantes. Elle a invité ses riches amis – comme Louisine Havemeyer – à acheter des tableaux impressionnistes et des maîtres anciens pour les nouveaux musées américains de l’époque. Et la plupart des œuvres impressionnistes du fonds Havemeyer ont également été léguées au Metropolitan à New York sur ses conseils.
Jusqu’au 10 janvier, Art Institute of Chicago, 111 South Michigan Avenue, tél. 1 312 443 3600, tlj 10h30-16h30, mardi 10h30-20h, sam. 10h-17h, dim. 12h-17h. Catalogue Abrams, New York, 65 US$.
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Mary Cassatt, féministe
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°70 du 6 novembre 1998, avec le titre suivant : Mary Cassatt, féministe