musée

Marseille et les Papous

L'ŒIL

Le 1 avril 2000 - 208 mots

En Mélanésie, au nord de l’Australie, il est une île où survivent encore quelques communautés de chasseurs-cueilleurs, amorçant à peine leur évolution vers le néolithique. Dans ce coin du monde, la nature est si généreuse qu’elle n’a pas déterminé, comme en Europe il y a 10 000 ans, l’apprivoisement des végétaux et des animaux. Depuis des temps immémoriaux, les Papous de Nouvelle-Guinée maintiennent ainsi les traditions de leurs ancêtres, arrivés il y a 50 000 ans. La palette infinie de paysages insulaires, la multiplicité des langues – on en compte plus de 800 – déterminent des entités ethno-culturelles d’une incroyable diversité stylistique. C’est ce que révèle l’exposition de Marseille, à travers une sélection de 350 crânes surmodelés, tambours, boucliers, pagaies... provenant de 24 musées de par le monde. Le choix d’Alain Nicolas, commissaire général de l’exposition, s’est porté sur des pièces anciennes – datées pour la plupart du XIXe siècle – et présentant une grande qualité plastique. Parallèlement aux vitrines, des modules multimédia proposent une approche plus ethnologique des objets. Mythes, récits d’explorateurs, musiques restituent toute la richesse d’univers menacés, s’éteignant progressivement depuis l’arrivée des premiers Européens au XVIe siècle.

MARSEILLE, Musée d’Arts africains, océaniens, amérindiens, 19 avril-30 août, cat. coéd. RMN, 350 p., 400 ill., 240 F.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°515 du 1 avril 2000, avec le titre suivant : Marseille et les Papous

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