Marlène Mocquet au pays des merveilles

« Je dois reconnaître que ce n’est pas un lieu facile pour un artiste puisqu’en quelque sorte, il fait déjà œuvre en soi. Il faut que les pièces qui y sont présentées puissent tenir face à un tel lieu et cela constitue un réel défi, à mille lieues du cube blanc habituel. » C’est peu dire que cette jeune plasticienne, qui montre ici une trentaine de pièces récentes (peintures et céramiques), réussit son pari : ses œuvres, mixant Bosch et Mary Poppins, servent le lieu et vice versa. Dans une ambiance tamisée, ponctuée par quelques spots qui éclairent en lumière rasante ses tableaux-reliefs, on prend un grand plaisir à parcourir une scénographie qui magnifie une peinture qui, en soi, est déjà un lieu de théâtralité, propice aux va-et-vient de personnages surréalistes squattant des toiles chatoyantes.

Mocquet est moins peintre que metteur en scène sur toile. Ses dégoulinures gourmandes, ses petites filles missiles, ses cœurs menhirs et autres créatures facétieuses semblent fuir les toiles par les bords pour s’inviter dans des céramiques de contes de fées, voire même déambuler dans ces combles dont les poutres rustiques et le parquet grinçant en font un château pas loin d’être hanté ! Bref, Marlène au pays des merveilles, voilà un autre titre possible pour cette expo ô combien charmante.