Maria Papa, le bonheur au bout du burin

Cet automne, il poursuit ainsi son exploration de la nouvelle école de Paris en braquant les projecteurs sur la sculptrice Maria Papa. Rare femme à pratiquer la taille directe dans l’après-guerre, cette amazone au caractère bien trempé a légué à la postérité une œuvre attachante emblématique de son temps. Femme au destin hors norme, elle a participé à l’insurrection de Varsovie, puis à la reconstruction de son pays sous le joug stalinien, avant d’émigrer en France, sa terre d’élection avec l’Italie où elle vécut en alternance. C’est dans la Péninsule, au contact de Fontana, que cette peintre confirmée se lance dans la sculpture, à plus de 40 ans. Un sacré défi et une révélation. À partir des années 1960 et pratiquement jusqu’à sa disparition, elle vit ainsi un burin à la main. « Elle entretenait une relation charnelle avec ses œuvres », confie son fils, Nicolas Rostkowski. « D’ailleurs, elle caressait souvent ses marbres. Elle les concevait comme des pièces avec lesquelles il est agréable de vivre ; des sculptures qui apportent de l’harmonie et du bonheur. » Antidote aux années sombres, ses pièces phares portent des titres sans ambiguïté : La Famille, La Vie en rose, Le Baiser, La Promesse de bonheur, Amour, Source de vie ou encore Oiseau de félicité. Des formes chaleureuses, organiques et délicatement colorées à découvrir avec gourmandise dans sa première rétrospective en France.