Ni fauviste, ni cubiste, ni surréaliste… Marc Chagall échappe à tous les « ismes » du xxe siècle. C’est peut-être cette indépendance, ainsi que la féerie de ses thèmes, qui font de lui l’un des boucs émissaires de toute une avant-garde méfiante de la simplicité et de la popularité. Pourtant, il est l’un des plus grands coloristes et créateurs d’images de l’art moderne. D’après André Breton, c’est avec Chagall que la métaphore « marque son entrée triomphale dans la peinture moderne », pour « affranchir l’objet des lois de la pesanteur, de la gravité, abattre la barrière des éléments et des règnes ».
C’est cet envol des objets et cette fusion entre les règnes que donne à voir l’exposition « Monstres, chimères et figures hybrides » au musée Chagall de Nice jusqu’à la fin du mois d’octobre. À cette occasion, le musée présente une centaine d’œuvres dont beaucoup de dessins pour la plupart inédits. On retrouve les ânes peintres et les hommes à tête de boucs familiers à l’artiste, mais on découvre aussi des figures fantastiques plus surprenantes, tels un bouc à corps de violon, un coq à chapeau melon et un étonnant portrait du père de l’artiste en poisson. Ces images sont nées du mélange entre la culture artistique de Chagall, qui connaissait Bosch et Goya, la mythologie gréco-romaine et les fables judéo-russes, son éducation religieuse et ses souvenirs d’enfance.
Dans l’auditorium du musée, qui a été conçu par Chagall, on peut voir durant l’exposition de nombreuses maquettes de costumes pour l’opéra, tel l’étrange Monstre vert conçu pour L’Oiseau de feu de Stravinsky. Les métamorphoses opérées par l’artiste magicien n’ont pas de limites, puisque même l’alphabet hébreu se transforme en images (Les Temps changent-ils, 1920, encre sur papier), si bien que l’exposition s’apparente à un voyage dans un autre monde, où se mêlent le rêve, le mysticisme et l’humour.
« Marc Chagall, monstres, chimères et figures hybrides », musée national Marc Chagall, avenue Docteur-Ménard, Nice (06), tél. 04 93 53 87 20, www.musee-chagall.fr, jusqu’au 29 octobre 2007.
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Marc Chagall
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°594 du 1 septembre 2007, avec le titre suivant : Marc Chagall