Manuel Á?lvarez Bravo sous un autre jour

C’est le cas de cette exposition cornaquée par Laura Gonzáles Flores (professeur à l’Institut pour la recherche esthétique de l’université nationale autonome de Mexico) et de Gerardo Mosquero (historien de l’art et critique cubain, conservateur adjoint au Museum of Contemporary Art de New York).

L’accrochage donne à voir de manière radicalement différente l’œuvre et le photographe, notamment certaines photographies iconiques. En plongeant dans différentes archives, tout en faisant découvrir de nouvelles, et forts du soutien de la famille, les deux commissaires ont extirpé des documents et des images inédites, tenues secrètes ou reléguées, qui permettent pour la première fois de prendre la mesure de « la complexe machine imaginaire » du photographe mexicain et de sa construction. Et ce également par la mise en miroir constante avec d’autres champs de l’art qui influencèrent et attirèrent ce créateur protéiforme.

Telles la peinture – celle de Picasso en particulier –, l’architecture, la littérature, la poésie, mais aussi le cinéma dévoilé ici pour la première fois par la projection de films expérimentaux en 8 mm et Super 8, diffusés tout au long du parcours sur des écrans mis au même rang que les photographies afin de montrer la similarité des recherches menées par le photographe mexicain, enseignant aussi de cinéma, critique et photographe de plateau dont le souhait, être opérateur de film de fiction, ne se réalisa jamais.