Pour ceux qui n’ont pas eu la chance de profiter en juin de la troisième édition des journées de la Maison contemporaine, dévoilant exceptionnellement la vie secrète et intérieure des maisons d’architectes, quelques promenades sur fond de paysages méditerranéens et architectures privées pourraient consoler leur appétit constructif. Sites de rêve, climat généreux et pouvoir d’achat adapté ont fait de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur un terreau idéal pour maîtres d’ouvrage aventureux en quête d’originalité luxueuse. Dès le début du siècle, la région voit s’ériger bâtiments et folies surplombant la mer. Parmi elles, la villa Kérylos exhibe sa blancheur hellénique, ses fresques et reliefs en stuc dans la lourde variation à la grecque, érigée par Emmanuel Pontremoli à la demande de Théodore Reinach à Baulieu-sur-mer au tout début du siècle. À quelques encablures, à Roquebrune-Cap-Martin, s’élève le célèbre archétype moderniste imaginé par la designer irlandaise Eileen Gray en 1926. Ouvertures percées en longueur, pilotis et toit plat en avaient alors fait un bâtiment obéissant sagement aux préceptes modernes, dans le sillage du Corbusier. Si la Villa E-1027 fut longtemps abandonnée et classée trop tard pour que son intégrité soit préservée, la villa Noailles perchée dans les hauteurs de Hyères a pu, elle, bénéficier d’une vaste opération de réhabilitation en centre culturel en 1996. La vaste demeure bâtie entre 1923 et 1933 sur les plans de principe cubique de Mallet-Stevens pour les Noailles demeure encore aujourd’hui un rare exemple d’expérimentation de la manière moderne, visant à contrôler espace extérieur et intérieur jusqu’au moindre détail décoratif et mobilier. Plus près de nous et pour compléter ce tableau moderne, on pourra ajouter quelques réalisations de Rudy Riccioti, architecte aussi incontournable qu’imprévisible dans la région. L’auteur du cubique stadium de Vitrolles intervient régulièrement sur la côte, signant la villa Gros à Marseille ou la villa Lyprendi à Toulon en 1998, édifice simple, radical et élégant combinant matériaux bruts et large panneau transparent de trente-cinq mètres, encastré dans un environnement escarpé. À deux pas de là, Riccioti réhabilite encore en 1999 la villa Marmonier sur un même principe d’articulation critique de l’expressif et du minimal. Nichée dans le sentier des douaniers à La Garde, elle est aussi l’occasion d’une promenade de toute beauté...
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Maisons particulières
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°549 du 1 juillet 2003, avec le titre suivant : Maisons particulières