Sous ce titre mystérieux, le « Geste Kongo », c’est un long et sinueux parcours que propose le Musée Dapper. Plein d’imprévus, il vaut néanmoins la peine d’être suivi. Les Kongo et ethnies voisines vivent dans la partie inférieure du fleuve Congo, aux environs de Kinshasa. Une précédente exposition (en 1989) avait tenté de lever le voile sur le sens des figurines magiques kongo transpercées de clous et porteuses de réceptacles emplis de « médecines », objets voués à la protection individuelle ou collective intervenant dans des situations fort variées. Au-delà de cette valeur magique, il semble maintenant que l’on puisse déchiffrer un langage corporel qui s’exprimerait dans de nombreuses autres statuettes kongo dépourvues de clous. Selon les auteurs du catalogue, en particulier Robert Farris Thompson, ce langage fixé dans la statuaire révèle un vaste répertoire de significations où toutes les parties du corps, y compris les yeux et la bouche, ont un sens précis. Très courante, la « pose kongo » main gauche sur la hanche, main droite brandissant une arme peut se comprendre comme une mise en garde. En revanche, la position debout genoux fléchis traduit la déférence de qui se permet une requête. Mais la colère est sensible dans un visage aux yeux agrandis. Bien souvent, il suffit de regarder, le sens des nombreuses attitudes présentées devient évident. Toutefois pour certaines subtilités, ce « dictionnaire » d’un nouveau genre pourra avoir son utilité, d’autant que l’exposition des statues est complétée par des démonstrations de danses montrant la réalité vivante des gestes.
- PARIS, Musée Dapper, 35, rue Paul Valery, tél. 01 45 00 01 50, 18 septembre-19 janvier.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Magie du geste kongo
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°539 du 1 septembre 2002, avec le titre suivant : Magie du geste kongo