En 2015 disparaissait Michel Vanden Eeckhoudt. Du classement des négatifs et des tirages de l’archive, que son épouse Mary Van Eupen a entrepris depuis, est née une monographie, la plus importante qui ait été donnée à voir du photographe belge.
Aucune chronologie ne prévaut à l’accrochage, conformément à la manière dont Michel Vanden Eeckhoudt envisageait son travail, qu’il traitait en mélangeant dates et lieux dans tous ses accrochages ou ouvrages. On retrouve les portraits d’animaux qui l’ont rendu célèbre. Dénonciateurs de leurs traitements et de leurs conditions de détention, ou éloges de ce qu’ils sont, ces portraits expriment et procurent des instants de grâce, d’affection ou saisissent des situations cocasses : l’acuité est poignante. Se dévoilent aussi nombre de photographies jamais montrées ou peu vues, rappelant l’importance du voyage et du monde du travail dans l’œuvre. « Chroniques immigrées », publiées en 1978 avec Christian Carez, a marqué en son temps les photographes par son contenu visuel. Le regard porté aux « petites gens » ne se différencie pas de celui sur l’animal. Rares sont les photographies de groupes ou de foules. Michel Vanden Eeckhoudt est un promeneur qui voit dans un entrelacs de filets de pêche sur une plage la forme d’un chien échoué, ou dans la lumière juste posée sur le regard endormi d’un enfant la grâce de l’instant. On le suit, on sourit, on s’émeut, on se désole. Les livres et les publications dans la presse, exposés dans une vitrine, rappellent le rôle joué dans sa carrière par Christian Caujolle, cofondateur de l’agence Vu, et celui de Robert Delpire, que Michel Vanden Eeckhoudt considéra comme son père spirituel. Des dernières images non développées qu’il a laissées, et que Mary Van Eupen a fait tirer, deux sont issues de leur voyage en Bretagne, le dernier fait ensemble. On y retrouve son attachement pour les chiens et les mouettes, avec aussi Everest, son dernier chat,seul à figurer sans date ni lieu de la prise de vue dans l’exposition, mais juste avec son nom.
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L’univers poignant de Vanden Eeckhoudt
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°753 du 1 avril 2022, avec le titre suivant : L’univers poignant de Vanden Eeckhoudt