La Pomone drapée de Maillol en reste bouche bée. Depuis quelques jours, cette nymphe de bronze cohabite avec un étrange énergumène.
Coiffée d’un robinet rouge, la tête ronde comme un soleil, le tronc rectangulaire bleu électrique et les jambes reliées au corps par un tuyau, la Jeune Fille s’évadant (1968) est l’une des cent sculptures de Miró présentées dans l’exposition. Malgré ce qu’augure cette pétillante sculpture, les autres œuvres sont plus ternes en comparaison de son œuvre peinte. En céramique ou en bronze, patinées par Miró lui-même, les sculptures, que l’artiste réalisa principalement dans la seconde partie de sa carrière, ont toutes les mêmes teintes et ressemblent à des totems, à des statues vaudoues, ou à des personnages imaginaires dont le visage prend la forme d’une protubérance difforme, d’un râteau ou d’une chaussure. « C’est dans la sculpture que je créerai un monde véritablement fantasmagorique, de monstres vivants. Ce que je fais dans la peinture est bien plus conventionnel », disait Miró.
Dédiée la plupart du temps à la femme, son œuvre sculptée prend des dimensions monumentales lorsque Marguerite et Aimé Maeght lui proposent d’investir le jardin de leur fondation qu’ils s’apprêtent à construire à Saint-Paul-de-Vence. Entre 1961 et 1981, il crée son Labyrinthe, un ensemble de sculptures et de céramiques dont quelques-unes sont évoquées par des maquettes, notamment celles de son Arc de triomphe (1963). Récemment rénové, bien plus spacieux et lumineux, le musée est un bel écrin pour les œuvres d’art. On leur a malheureusement supprimé la première salle, transformée en boutique.
« Miró sculpteur », musée Maillol, 59-61, rue de Grenelle, Paris VIIe, www.museemaillol.com, jusqu’au 31 juillet 2011.
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L’univers fantasmagorique en 3D de Miró
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°635 du 1 mai 2011, avec le titre suivant : L’univers fantasmagorique en 3D de Miró