Exposition - À la froideur de l’architecture du Crac, ancien centre de congélation et de conservation du poisson installé sur les quais de Sète, répond l’exposition enveloppante et envoûtante de Pauline Curnier Jardin, la plus importante de la plasticienne à ce jour en France.
Véritable plongée dans un univers où se mêlent références religieuses, populaires, historiques, mythologiques ou folkloriques, l’exposition nous guide, par un travail scénographique remarquable, à la découverte de son œuvre multifacette. Deux installations monumentales, chacune composée d’un décor monumental dans lequel est présenté un film, marquent le début et la fin du parcours. La première, Fat to Ashes, se présente sous la forme d’un amphithéâtre romain « dégoulinant » dans lequel nous sommes invités à pénétrer. À l’intérieur, nous sommes face à une vidéo hybride, qui provoque à la fois attraction et répulsion par un enchevêtrement virtuose de séquences de rituels populaires filmés par l’artiste en Super 8 (une procession du martyre de sainte Agathe à Catane, un carnaval à Cologne et le rituel rural de la tuaille du cochon). S’ensuit la découverte de « peaux de dames », sculptures molles posées à terre évoquant le corps vieillissant des femmes, et d’œuvres réalisées avec des travailleuses du sexe colombiennes rencontrées à Rome lors de la résidence de l’artiste à la Villa Médicis (2019-2020). Enfin, nous pénétrons dans la dernière salle, apothéose de l’exposition : la réactivation de Grotta Profunda Approfondita, installation réalisée pour la Biennale de Venise de 2017. Dans un environnement pensé comme un placenta monumental, nous sommes face à un film qui revisite et rejoue de manière burlesque les visions de Bernadette Soubirous à Lourdes. Par l’attention portée à l’expérience du visiteur et la force visuelle et symbolique des œuvres, cette magnifique exposition ne laissera personne indifférent.
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L’univers envoûtant de Pauline Curnier jardin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°758 du 1 octobre 2022, avec le titre suivant : L’univers envoûtant de Pauline Curnier jardin