À l’heure où la France encense la contre-culture américaine dans l’œuvre de Larry Clark et de Gus Van Sant, les agitateurs continuent leur travail de l’ombre à la galerie La Luz de Jesus en plein cœur d’Hollywood ! Le collectionneur Billy Shire a créé en 1986 cette galerie, pied de nez à l’aristocratie de l’art. Ce lieu est devenu La Mecque d’une nouvelle école californienne qui mêle l’art populaire, les marginaux, le tatouage, le mysticisme chicano, l’érotisme, la culture « garage » des skaters, la B.D., le rock’n roll, les tendances post-punk actuelles. Elle s’honore du titre ironique de « Guggenheim anti-intello » que le magazine Juxtapoz des artistes rebelles de San Francisco lui a donné. Billy Shire prêche d’ailleurs : « Je veux amener les créateurs clandestins, la culture de la rue sous les yeux des masses ! » Maintenant certains artistes de la galerie sont internationalement connus comme Joe Coleman, Georganne Deen, Manuel Ocampo, Neon Park et leur maître à tous Robert Williams.
Cet hiver sont présentés les grands tableaux des « Clayton Brothers ». Christian né en 1967 et Rob né en 1963 peignent des histoires fabuleuses dignes de l’univers de Lewis Carroll et d’Edgar Poe. Ces toiles à quatre mains, que les fans de Tim Burton vont apprécier, racontent l’histoire de Charles Murphy, un petit Américain moyen à la tête bleue souvent accompagné de son caniche, de ses parents dans l’espace ordonné et trop calme de la banlieue. L’œuvre qui s’intitule Six Foot Eleven est une immense toile de plus de vingt mètres découpée en vingt-huit panneaux individuels. Les tableaux au premier abord semblent décliner le bonheur de vivre. Mais la violence est sous-jacente avec l’emploi continu de grosses gouttes de peinture qui pleuvent aussi bien du paysage que des personnages. Les couleurs sont franches, le dessin rappelle les expressionnistes allemands et la caricature.
« Six Foot Eleven » LOS ANGELES, La Luz de Jesus Gallery, 4633 Hollywood Boulevard, tél 323 666 76 67, jusqu’au 18 décembre.
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Lumières kitsch pour Jésus
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°553 du 1 décembre 2003, avec le titre suivant : Lumières kitsch pour Jésus