Bien peu de photographes peuvent, comme lui, revendiquer ce titre qui connut de beaux jours : un Américain à Paris. Lorsqu’il arrive en 1947, les écrivains Miller et Fitzgerald sont, pour la plupart, rentrés au pays. Les expatriés fréquentent plutôt le Harry’s Bar que la Rotonde. Et pour raconter Paris, il y a surtout des hommes d’images comme Izis, Brassaï, Robert Doisneau, Édouard Boubat, René-Jacques... Stettner les rencontre l’un après l’autre, et se prend à flâner en leur compagnie. L’appareil photo n’est jamais loin, le goût de réaliser de belles images est encore intact, sans arrière-pensée de réussite artistique ou financière. L’on sait bien d’ailleurs que si l’on pratique ce métier, c’est plutôt par passion, pour jouir de la lumière, se rapprocher des gens, absorber cette ville encore offerte aux piétons. Stettner s’y abandonne et accumule des clichés qui sont autant de prises de possession d’un univers étranger. Certes, l’on retrouvera ici et là des influences connues, fruits de balades communes ou de conseils amicaux. Il y a aussi dans ce regard de curieux une tendresse pour un paysage et un peuple aimés, cadrés avec une certaine rigueur classique, comme il était d’usage en ces années 50. Une pirouette, espiègle, vient parfois tempérer ce désir de faire de la belle ouvrage.
PARIS, galerie Marion Meyer, 18 novembre-18 décembre.
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Louis Stettner, un Américain à Paris
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°521 du 1 novembre 2000, avec le titre suivant : Louis Stettner, un Américain à Paris