Fidèle à sa vocation, la Maison de la culture du Japon fait découvrir au public une nouvelle facette des arts de l’archipel.
Cette fois, l’institution porte son regard sur une forme picturale, l’Ôtsu-e, dont l’exposition réunit une centaine d’œuvres rares, certaines inédites, accompagnées d’estampes Ukiyo-e, des peintures d’artistes célèbres du XVIIIe, des statuettes et des livres illustrés anciens. Le terme d’images d’Ôtsu désigne des peintures populaires de facture rustique débordant d’un charme naïf et d’un humour naturel, vendues comme souvenirs aux voyageurs sur les routes du Japon dans la région d’Ôtsu durant la période Edo, du début du XVIIe au milieu du XIXe siècle. À cause de leur style populaire, on refusa longtemps de les considérer comme des œuvres d’art, jusqu’au début du XXe siècle où l’on redécouvrit leur charme. Elles étaient produites par des peintres anonymes et, à ce titre, la différence est frappante avec un autre art populaire de la même époque, les estampes Ukiyo-e, réalisées par des artistes célèbres. Ces deux arts, tout en étant en concurrence, entretinrent des liens étroits et s’enrichirent l’un l’autre. Le genre Ôtsu-e avait recours à une grande variété de sujets : une vingtaine de thèmes religieux inspirés du bouddhisme et du shinto, et une centaine de sujets profanes qui ont donné une autre coloration à cette imagerie. Les thèmes favoris étaient celui du démon ou diable, créature monstrueuse issue des enfers bouddhiques, les sujets inspirés de croyances populaires comme les Sept Dieux du Bonheur, les personnages héroïques et légendaires, et les animaux dont l’expression humaine garantissait l’effet comique. À la fin du XIXe siècle, cette imagerie alors en déclin connut un second souffle à travers l’estampe et le livre illustré, et certains artistes tentèrent de réitérer le genre.
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L’Ôtsu-e, rival populaire de l’Ukiyo-e
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°724 du 1 juin 2019, avec le titre suivant : L’Ôtsu-e, rival populaire de l’Ukiyo-e