Question chorus, Chantal Mélia et François Loriot savent de quoi il s'agit. Unis par l'âge et par l'état civil, ils le sont encore par la magie de l'art. Voilà plusieurs années qu'ils travaillent et exposent ensemble, réalisant des installations hors normes qui en appellent tant aux objets qu'à la lumière. Ceux-ci sont disposés au sol dans un fatras si bien organisé que celle-ci, savamment projetée sur eux, fait naître au mur une image surprenante dont on ne comprend pas bien d'où elle vient. Éloge mêlé de ruine, de réflexion et de l’Épiphanie. Après avoir multiplié les situations les plus inattendues, faisant émerger par exemple une figure diabolique sur la face laminée d'une tête en plâtre à partir de la projection d'une lumière électrique sur un tas de gravats, Loriot/Mélia s'en sont pris directement au soleil. Mais on ne joue pas avec Phébus comme avec la fée électricité. Ne serait-ce que du fait de la rotation de la terre, celui-ci exige des dispositifs beaucoup plus complexes. Qu'à cela ne tienne, Loriot/Mélia ont tout appris des mécanismes célestes, de la météorologie et de l'informatique, et ils ont mis au point un système de captation et de restitution de la lumière solaire. Après Solœil, leur première pièce solaire, ils ont réservé à la chapelle Saint-Jacques la deuxième, Chorus, la figure animée d'un cœur qui bat, qui apparaît et disparaît selon le degré d'ensoleillement extérieur. L'effet est saisissant, d'une rare justesse et d'une grande force poétique. Une invitation par ailleurs à la prise de conscience du cosmos.
SAINT-GAUDENS, Chapelle Saint-Jacques, jusqu'au 27 septembre.
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Loriot/Mélia font "Chorus"
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°499 du 1 septembre 1998, avec le titre suivant : Loriot/Mélia font "Chorus"