À l’origine...

Voici une fidèle vitrine de l’art contemporain consacré par les institutions. Tous les paramètres sont présents : une ancienne centrale électrique aménagée en vaste espace d’exposition, les œuvres d’une cinquantaine d’artistes jeunes pour la plupart – installations, performances, vidéos, documents, rares sculptures et peintures… – choisies au sein des abondantes collections (plus de 93 000 pièces) du Cnap (le Centre national des arts plastiques, en France), et un guide du visiteur riche en commentaires.

Les deux commissaires, Sébastien Faucon, responsable des collections arts plastiques du Cnap et inspecteur de la création artistique, et Carine Fol, directrice artistique de la Centrale for Contemporary Art, questionnent un concept ancestral : l’origine. Le titre de la manifestation, « L’origine des choses », emprunté à un vers de Virgile, « Heureux celui qui connaît l’origine des choses », éclaire un parcours ambitieux : « remonter à la source de la pensée et de l’acte créateur ». En réalité, les sources sont multiples. De nombreuses œuvres, tels Untitled (Driftwood, 2009) de Peter Coffin, ou une magistrale vidéo du collectif We Are The Painters (2010), malheureusement projetée dans un format qui paraît bien réduit dans ce vaste espace, font référence à des sources si variées et imbriquées qu’il est difficile de toutes les identifier.

Dans le catalogue, on apprend l’existence d’un corpus d’une dizaine d’œuvres appartenant à la collection du Cnap : « Non présentées dans le parcours de l’exposition, elles sont néanmoins fondamentales dans sa construction et son agencement. » Hélas, aucune mention de ces œuvres n’apparaît dans le guide du visiteur proposé gratuitement à l’arrivée.