Art contemporain

Châtillon (92)

L’œuvre singulière de Jean-Michel Coulon

Maison des arts - Jusqu’au 2 mars 2019

Par Lina Mistretta · L'ŒIL

Le 21 janvier 2019 - 315 mots

CHÂTILLON

Jean-Michel Coulon (1920-2014), peintre de la Nouvelle École de Paris, est un artiste singulier. Il a passé la majeure partie de sa vie à peindre dans le secret de son atelier, ne laissant personne percer le mystère de sa peinture.

À sa mort, sa fille découvrira une œuvre inédite, riche de plus de huit cents peintures et collages réalisés dans une veine abstraite. Il fit pourtant des débuts plus que prometteurs : remarqué par Picasso, il participe en 1940 à une exposition de groupe chez la grande galeriste Jeanne Bucher, avec des artistes aussi célèbres que Braque, Picasso, Klee, Lurçat, Lanskoy, Staël, Vieira da Silva, Kandinsky. L’année suivante, la même Jeanne Bucher lui consacre une monographie qui attire le monde de l’art. Ce succès parisien le conduit à New York à la Galerie Janis, qui l’expose à son tour aux côtés des peintres de l’École de Paris. Pourtant, s’il obtient la reconnaissance de ses pairs, il décline toute proposition et s’isole progressivement au point de n’évoquer que rarement son travail. Soucieuse de participer à la redécouverte de cet artiste qui a mystérieusement contrarié sa fortune critique, la Maison des arts de Châtillon a choisi de dévoiler une cinquantaine de ses créations, des années 1940 aux années 1990. L’exposition révèle une œuvre abstraite cohérente et puissante, d’une écriture résolument géométrique, peinte dans une matière colorée, épaisse, posée au couteau. Ces tableaux incorporent des quadrillages qui s’apparentent à des mosaïques ou des tesselles irrégulières évoquant tour à tour des peintures de vitraux, des parterres multicolores ou des champs vus d’en haut. Ces carrés ou ces tesselles pourraient en toute hypothèse avoir eu des rapports avec ceux des artistes de son entourage, Klee ou Nicolas de Staël par exemple. Sa palette, quant à elle, traduit les impressions extérieures de l’artiste, filtrées par son expérience intérieure, ses voyages à New York ou en Italie, tantôt métallique, tantôt chaude, lumineuse.

« Jean-Michel Coulon. Une vie pour la peinture »,
Maison des arts, 11, rue de Bagneux, Châtillon (92), www.maisondesarts-chatillon.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°720 du 1 février 2019, avec le titre suivant : L’œuvre singulière de Jean-Michel Coulon

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