On ne le sait peut-être pas assez, mais le goût pour la politique n’est pas incompatible avec l’amour de l’art… Alors que le Musée Guimet s’apprête à célébrer les inclinations de Georges Clemenceau pour l’Asie, le Metropolitan Museum of Art rend hommage à l’homme d’État américain Nelson A. Rockefeller (1908-1979), dont le rôle dans la reconnaissance des arts primitifs devait être considérable.
Ce petit-fils d’un magnat du pétrole qui fut gouverneur de l’État de New York de 1959 à 1973, puis vice-président des États-Unis de 1974 à 1977, nourrit, parallèlement à sa brillante carrière politique, une passion sincère et durable pour les arts. Sa propre mère ne fut-elle pas à l’origine de la création du MoMA, le principal musée d’art moderne de son pays ? On ne pouvait rêver meilleure initiatrice…
Mais c’est davantage son amour des voyages et des cultures dites « primitives » qui allait façonner sa sensibilité. Il fut ainsi l’un des premiers à percevoir la force plastique qui se dégageait des arts précolombiens, la charge émotionnelle et sacrée distillée par les arts africains et océaniens. Secondé dans ses efforts par deux autres personnalités d’exception (René d’Harnoncourt, qui faisait autorité dans les arts des Indiens d’Amérique et du Mexique, et l’historien de l’art Robert Goldwater, qui fut le premier directeur du Museum of Primitive Art de New York), Nelson Rockefeller fut à l’origine des prestigieuses collections d’art tribal du Metropolitan. Ironie du sort, cette magnifique aile devait recevoir le nom de son fils Michael, tragiquement disparu lors d’une de ses expéditions en Nouvelle-Guinée…
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L’œil absolu de Rockefeller
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Abonnez-vous dès 1 €The Metropolitan Museum of Art, 5e Avenue, New York (États-Unis), www.metmuseum.org
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°665 du 1 février 2014, avec le titre suivant : L’œil absolu de Rockefeller