Art Contemporain - Après « Pull Over Time », dans laquelle l’artiste transformait des objets de consommation en jardinières sauvages, voici la deuxième exposition personnelle de Michel Blazy au Portique.
On y croise des paillassons – certains accrochés au mur comme des peintures –, des pommes de terre en train de germer et des canettes de soda colonisées par des herbes folles : il y est question de rien moins que du cycle de la vie, éternellement recommencé. Le titre (« Six pieds sur terre ») est un clin d’œil à la série Six Feet Under, donc aux histoires de croque-mort. C’est cependant avec beaucoup de délicatesse, en invitant le visiteur à marcher pieds nus sur un tapis d’accueil et en cultivant des tableaux « comme des légumes », que l’artiste crée les conditions d’expériences sensorielles. Sculptures en peau d’orange, peintures de purée de betteraves, sculptures de nouilles de soja… : Michel Blazy a été l’un des premiers à faire entrer le vivant dans les musées. Cette façon de détourner l’ordre établi – en livrant les lieux de conservation à la prolifération – vise surtout à laisser la nature reprendre ses droits. Si le végétal s’insinue dans ses expositions, c’est pour nous rappeler que le temps est à l’œuvre, et qu’il y a une forme de beauté dans la décomposition de la matière organique. Ainsi sur un mode léger sommes-nous encouragés à regarder sans dégoût ce qui pourrit et à envisager de ne pas contrôler la situation. Puisque celle-ci, semble-t-il, nous échappe, de toutes ses forces vitales.
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L’ode au vivant de Michel Blazy
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°760 du 1 décembre 2022, avec le titre suivant : L’ode au vivant de Michel Blazy