Italie - Art ancien

Rome (Italie)

Lippi, père et fils

Musées du Capitole – Jusqu’au 25 août 2024

Par Olivier Tosseri, correspondant en Italie · L'ŒIL

Le 25 juin 2024 - 331 mots

Renaissance  - Les Musées du Capitole rendent hommage à l’une des filiations artistiques les plus riches de l’art de la Renaissance.

Au sens propre, puisqu’il s’agit de Filippo Lippi (1406-1469) et de son fils Filippino Lippi (1457-1504), deux artistes qui ont déployé leur talent entre Florence et Rome. Claudia La Malfa, l’une des plus grandes spécialistes de l’art italien des XIVe et XVe siècles, est commissaire de cette exposition qui rassemble des œuvres des Offices de Florence et de la Fondation Cini de Venise, mais aussi de la Pinacothèque de l’Accademia Albertina de Turin ou encore de l’Istituto Centrale per la Grafica de Rome. « L’ingéniosité » dans le titre de l’exposition fait référence à celle de Filippo Lippi – dont la célèbre Madone Trivulzio accueille les visiteurs –, celle d’un orphelin toscan placé dès son plus jeune âge dans un couvent et dont les frasques de la vie privée amusent ses puissants mécènes séduits par sa vocation avant tout artistique. Elle s’exprime dans le raffinement et l’éclectisme partagé avec ses contemporains Donatello et, en particulier, Masaccio qu’il a pu observer à l’œuvre. Les sculptures de Brunelleschi, de Nanni di Banco et de Luca della Robbia constituent d’autres sources d’inspiration avec, plus tard, la peinture flamande. Les « bizarreries » se réfèrent, en revanche, à celles de son fils, Filippino, qui débarque à Rome en 1488 avec les recommandations de Laurent de Médicis pour décorer la chapelle du cardinal Oliviero Carafa dans l’église Santa Maria sopra Minerva. Un nom illustre assure un trait d’union entre le père et le fils Lippi. Il s’agit de Sandro Botticelli, élève du premier et maître du second. Filippino entre dans son atelier en 1465 et y reprend le style linéaire du maestro dont la renommée a éclipsé injustement la sienne. L’exposition entend rappeler qu’il a joué pourtant un rôle essentiel dans l’évolution de l’art à l’aube du XVIe siècle où l’exaspération expressive prime dès lors sur l’équilibre et la pureté des lignes. Le maniérisme est sur le point de naître.

« Filippo et Filippino Lippi. Ingéniosité et bizarreries dans l’art de la Renaissance »,
Musées du Capitole, Palazzo Caffarelli, Piazzale Caffarelli, Rome (Italie), www.museicapitolini.org

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°777 du 1 juillet 2024, avec le titre suivant : Lippi, père et fils

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