Déambulation - Lionel Estève (né en 1967) est un poète qui glane ses matériaux lors de ses fugues bucoliques ou de ses flâneries urbaines.
Pierres, plumes, végétaux ou tulles et autres matériaux de pacotille sont autant de couleurs et de matières qu’il métamorphose en fragiles et lumineuses sculptures. L’artiste ne fait pas de différence entre le matériau naturel et artificiel. Il ramasse des galets dans le lit d’une rivière pour d’irrésistibles paréidolies, cueille des végétaux au bord d’un chemin et les presse pour en faire des papiers, ou ramasse des débris de polystyrène et des billes de plastique au fond de son atelier qu’il assemble avec du fil de fer et des pépins de melon pour contrefaire la nature. Dans son atelier bruxellois, l’artiste français aime la spontanéité et l’intelligence du geste. Estève pense ses sculptures en les façonnant. Conçue comme une déambulation poétique et colorée où s’entremêlent des œuvres plus anciennes et des nouvelles productions, son exposition joue des antagonismes entre chaud et froid, lumière et obscurité, forme et matière. Il y cultive un rapport au paysage et à l’histoire de l’art quand il dore son herbier à la feuille d’or pour créer de délicats tableaux. La mise en espace de ses sculptures est organisée comme une installation dont on peut apprécier la beauté panoramique autant qu’on goûte à la subtilité de ses détails, à l’instar des milliers de gouttes qui tapissent le mur de la dernière grande salle. Ce n’est qu’en les approchant qu’on découvre que chaque fil d’acier est peint à la main de subtils dégradés de couleur. Comme une douce pluie.
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Lionel Estève, chasseur-cueilleur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°772 du 1 février 2024, avec le titre suivant : Lionel Estève, chasseur-cueilleur