Transgressions - Lauréate du prestigieux Prix Marcel Duchamp en 2021, Lili Reynaud-Dewar (née en 1975) continue son ascension avec une ambitieuse exposition personnelle au Palais de Tokyo, composée de deux parties distinctes.
La première, dont l’entrée est libre, rassemble dans une salle près d’une vingtaine d’épisodes d’une « comédie entre fiction et documentaire » , réalisée avec ses étudiants autour des ravages causés par l’industrie pétrolière et à partir d’un livre de Pasolini, figure essentielle dans son travail. Plus convaincante, la seconde partie occupe la vaste aile courbe de l’institution parisienne avec une succession de reconstitutions à l’identique de chambres d’hôtels dans lesquelles l’artiste a mené des entretiens avec des hommes de son entourage. Nous sommes invités à nous installer sur les lits pour regarder les vidéos qui les surplombent et écouter ses proches se livrer à elle et, par extension, à nous. Comme à son habitude, Lili Reynaud-Dewar transgresse les frontières de l’intimité et défie les normes sociales – ici, celles liées à l’identité masculine. Sur les murs adjacents sont également présentées des reproductions d’un journal qu’elle a tenu pendant la préparation de l’exposition, dévoilant ainsi les coulisses de cet exercice. Un peu plus loin, sont projetées des vidéos qui s’inscrivent dans un projet commencé il y a une dizaine d’années, et qui a participé à sa reconnaissance : nue, le corps couvert de maquillage, elle se filme en train de danser dans des musées vides, face aux œuvres ou dans les interstices. Renouvelant chaque fois cette pratique au gré de ses invitations, elle a tourné ces nouvelles vidéos au Palais de Tokyo ces deux dernières années. Ensemble, ces projets participent à interroger la « fonction artiste », une réflexion qui irrigue toute sa pratique.
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L’intime mis à nu avec Lili Reynaud-Dewar
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°770 du 1 décembre 2023, avec le titre suivant : L’intime mis à nu avec Lili Reynaud-Dewar