PARIS
Le Musée Bourdelle fait le point sur ce que la Grèce dite « archaïque », a apporté au sculpteur.
Paris. La célèbre sculpture d’Antoine Bourdelle (1861-1929) Héraklès archer a accompagné des générations de petits Français sur la couverture de leurs cahiers d’écolier. Pourtant, jusqu’à l’exposition « Bourdelle et l’antique, une passion moderne », cet aspect de l’inspiration du sculpteur a été relativement peu étudié, surtout dans sa dimension archaïque, c’est l’un des postulats des commissaires. Claire Barbillon, Jérôme Godeau et la directrice du musée, Amélie Simier, ont centré leur présentation sur sept chefs-d’œuvre, précise cette dernière, qui ajoute : « La colonne vertébrale du propos de l’exposition est de montrer que la Grèce du sculpteur va à reculons par rapport aux grands chefs-d’œuvre canoniques, qu’elle est beaucoup plus intuitive, profonde et féconde, une Grèce plus archaïque. En même temps, nous montrons quels ferments de modernité se révèlent à travers ce mode d’appropriation. » Autour des travaux du maître des lieux sont en effet réunies des œuvres de son élève Germaine Richier, mais aussi de Jacques Lipchitz, Henri Laurens, Amedeo Modigliani ou Constantin Brancusi.
Après une introduction rappelant l’importance de l’étude de la sculpture antique dans la formation d’un artiste du temps de Bourdelle, le visiteur avance dans la carrière du sculpteur à mesure qu’il découvre Pallas Athénée (1903-1905), Apollon au combat (1909), Héraklès archer (1906-1909), Tête de Cléopâtre (1908), Le Fruit (1902-1911), Pénélope (1912) et Le Centaure mourant (1914). Pour chacune de ces œuvres sont assemblés les esquisses, les premières versions et les témoignages de l’inspiration. Outre des sculptures antiques, ce sont par exemple une Tête féminine, sculpture ibérique exposée à l’époque au Louvre, pour Tête de Cléopâtre ; Les Trois Baigneuses de Cézanne pour Le Fruit, l’Étude pour Stratonice d’Ingres pour Pénélope. Viennent enfin, en rapport avec ces œuvres, La Méditerranée de Maillol ou une vitrine « que l’on ne reverra pas », prévient Jérôme Godeau ; y est présenté, « entre 1907 et 1918, un résumé de la sculpture moderne à travers les retrouvailles avec les sources antiques ». Figure ainsiautour de Tête de Cléopâtre : Tête de femme (1911-1912) de Modigliani, Masque de femme (1908) et Tête de femme (1906-1907) de Picasso et enfin Tête d’homme (1918) de Zadkine.
Ce passionnant voyage dans le processus créatif d’un artiste bénéficie de textes de salles et cartels commentant largement la démarche du sculpteur, les recherches de ses contemporains et son influence sur la sculpture moderne, et s’accompagne d’un catalogue auquel ont contribué neuf auteurs.
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L’inspiration antique de Bourdelle
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Abonnez-vous dès 1 €Antoine Bourdelle, Centaure mourant, version imberbe, plâtre, 1911-1914. Musée Bourdelle, Paris. © Photo : Stéphane Piera/ musée Bourdelle/ Roger-Viollet.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°490 du 1 décembre 2017, avec le titre suivant : L’inspiration antique de Bourdelle