Lili Reynaud-Dewar, née en 1975, nous invite à découvrir sa maison. Cette proposition intime se prête difficilement à la description ou à la métaphore tant l’artiste s’attache à transformer et pervertir des références tantôt banales, prosaïques, tantôt savantes et engagées.
Deux espaces distincts accueillent le visiteur. Commençons par la « suite de pièces figurant des espaces à la fois mentaux et domestiques », ainsi que les définit Lili. Loin de tout esprit rationnel, elle juxtapose, accumule et confronte des éléments sans autre logique qu’arbitraire. Entassez, il en restera toujours quelque chose, semble-t-elle signifier, nous laissant ainsi une grande liberté de lecture. La salle 7, par exemple, dédiée à Jean Genet, présente de la vidéo, donc des sons, des livres, des armes, des bras en plâtre, des miroirs, des tissus, des structures réalisées en bois et en couvertures de déménagement. Tout est leurre, et tout fait sens : un concept, un souvenir, une conviction.
Lili Reynaud-Dewar explore des zones d’incertitude et d’ironie avec malice et générosité, sans craindre d’être baroque. Ne retrouve-t-on pas l’univers coloré des jouets industriels de son enfance, au début des années 1980 ? Et partout des vidéos, des films (en tout, 9 h 45 d’écoute pour le Magasin, qui n’ouvre que 5 h chaque jour) rendent la « maison » très bruyante. Puis, surprise, un saisissement envahit le visiteur quand, après avoir parcouru les salles 8 et 9, il franchit une porte et pénètre dans « La rue », un vaste espace clos éclairé par une verrière, également « habité » par l’artiste. Là, tout est épuré, aéré, les rythmes y sont harmonieusement modulés dans un grand silence !
Magasin, Centre national d’art contemporain, Site Bouchayer-Viallet, 155, cours Berriat, Grenoble (38), magasin-cnac.org
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Lili Reynaud-Dewar reçoit chez elle
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°645 du 1 avril 2012, avec le titre suivant : Lili Reynaud-Dewar reçoit chez elle