Réunissant plus de cent vingt peintures, dessins et tapisseries, cette exposition met en valeur la face mal connue, sinon ignorée, de Jacques Jordaens (1593-1678).
Jugé à tort de n’être que le disciple de Rubens, le peintre anversois a en réalité construit sa carrière et un style propre en s’appuyant sur un solide savoir et un abondant travail personnel. Il n’est pas le bon vivant sans grande culture peignant des scènes de festin et de réjouissance populaires. Humaniste éclairé, lecteur averti, il puise dans les textes anciens, notamment chez Ésope, Ovide, Homère et Pline, et dans sa connaissance de la Rome antique une inspiration et des références qui lui permettent de satisfaire une clientèle d’érudits et de commanditaires princiers.
Une grande partie de son œuvre se rapporte à la mythologie et à la Renaissance italienne, qu’il aborde avec imagination et profondeur. Quand il abandonne la truculence pour peindre Le roi boit, il choisit alors la magnificence pour conter la tragédie de Méléagre et Atalante. Certes, comme des constantes, la force et la chaleur des coloris, l’ampleur et l’élan des formes donnent à ses figures cette opulente vitalité qui caractérise sa manière. Mais à ses dieux, ses héros et ses nymphes qu’il entoure de fleurs et de verdure, il accorde en plus sensibilité, gravité, émotions. Ses allégories révèlent en outre son goût pour « l’esthétique de l’Antiquité ».
Musées royaux des beaux-arts de Belgique, 3, rue de la Régence, Bruxelles (Belgique), www.expo-jordaens.be
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L’humanisme oublié de Jordaens
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°653 du 1 janvier 2013, avec le titre suivant : L’humanisme oublié de Jordaens