À Mexico, la rétrospective consacrée à Stephen Willats éclaire son travail porté par un langage industriel.
MEXICO - Design, cybernétique, publicité, vocabulaire industriel, stratégies de communication, mise en réseau… Voilà les principaux aspects de l’œuvre de Stephen Willats que le Museo Tamayo, à Mexico, met en relief dans la rétrospective organisée par la commissaire Julieta González. Si avec une cinquantaine d’œuvres et un espace assez restreint la présentation semble modeste, elle n’en balaye pas moins les principales préoccupations de l’artiste qui ont donné lieu, dès le début des années 1960, à l’élaboration d’un langage singulier et assez sec.
De l’art conceptuel, il adopte la forme écrite qu’il adapte à sa manière en multipliant graphiques et schémas en particulier, qui établissent des mises en relation de personnes ou d’objets, ou servent à décrire des situations ou des études de contexte. Comme avec The Social Resource Project for Tennis Clubs (1972), à l’aspect proche du roman-photo déployé, qui tente une analyse de la perception qu’ont les membres d’un club de tennis de Nottingham de leur environnement physique et social. Ou la même année le West London Social Research Project qui s’intéresse aux attitudes de différentes classes de population dans un contexte donné.
Né à Londres en 1943, Willats est d’une génération qui a vu l’apparition et la généralisation progressive de l’informatique qui, bien avant celle d’Internet et l’emballement récent des réseaux sociaux, a permis l’émergence de nouvelles formes de communication. Une technologie nouvelle dont se sont emparés certains artistes afin de s’engager dans la voie d’un langage original porté par de nouveaux développements esthétiques. Dans cette veine, la mise en réseau et les relations sociales constituent l’un des aspects explorés de son œuvre, au travers d’un nombre conséquent de travaux traitant des liens humains et en particulier des relations au travail et à l’intime analysées souvent à l’aide de portraits d’inconnus photographiés dans la rue et mis en relation dans des diagrammes.
« L’homme du XXIe siècle » selon Willats s’inscrit dans un complexe système de signes et de symboles, qui voit ici l’abstraction se mettre au service de la communication, en même temps qu’est tutoyé un langage industriel lorsque l’artiste taquine objets usuels et accessoires de mode afin d’en ausculter codes, usages et signifiants, dans une pratique qualifiée par lui-même de « designer conceptuel ».
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L’homme en réseau
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Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 3 mai, Museo Tamayo, Paseo de la Reforma 51, Bosque de Chapultepec, Mexico, (Mexique), tél. 52 55 4122 8200, www.museotamayo.org, tlj sauf lundi 10h-18h.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°430 du 27 février 2015, avec le titre suivant : L’homme en réseau