Aux chaudes heures méditerranéennes qui appellent à une sieste lascive, le Musée Bonnard du Cannet répond par la thématique du sommeil et du rêve. Mais pas n’importe lesquels, ceux de « belles endormies », un ensemble de corps largement dévêtus, abandonnés, dans des postures plus ou moins érotiques.
De cette allégorie de l’abandon et de ce modèle incontournable de l’art depuis des siècles, la commissaire de l’exposition et conservatrice du musée, Véronique Serrano, a retenu des exemples réalisés entre la fin du XIXe siècle et les années 1950. Le Musée d’Orsay a prêté pour l’occasion Femme assoupie sur un lit, aussi intitulé L’Indolente, que Pierre Bonnard peignit en 1899. Le haut du torse voilé par la pénombre contraste avec la pose plaçant le pubis du modèle quasiment au centre géométrique du tableau dans un éclairage cru. La Muse endormie de Constantin Brancusi dans sa version de 1910 offre en contrepartie davantage de retenue. Maurice Denis, Pablo Picasso avec Femme couchée (1932) venue du Centre Pompidou, un Auguste Renoir tardif et ses modèles très en chair, une divinité des eaux à la peau diaphane de Félix Vallotton (1921) font partie de ces « belles ». Entre érotisme incarné et célébration des canons de la beauté éternelle, ces endormies n’ont pas toutes les mêmes rêves.
Et, comme l’exposition n’est pas qu’une alternative à la plage, elle s’accompagne d’un catalogue gratifié d’essais de Jean Clair sur le sommeil et d’Isabelle Monod-Fontaine sur Matisse.
Musée Bonnard, 16, boulevard Sadi-Carnot, Le Cannet (06), www.museebonnard.fr
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L’heure de la sieste
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Abonnez-vous dès 1 €Pierre Bonnard, L’Indolente, 1899, huile sur toile, 96 x 106 cm, Musée d’Orsay, Paris. © Photo : RMN (Musée d’Orsay)/S. Maréchalle.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°670 du 1 juillet 2014, avec le titre suivant : L’heure de la sieste